Flux temporel

dimanche 12 octobre 2014

L'onsen

Nous avons marché jusque la gare de Matsue où un vieux monsieur nous a parlé en anglais, attiré par notre aspect européen... Nous l'avons quitté bien assez tôt après avoir opiné du bonnet, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir... Nous avons ensuite emprunté le train jusque la gare de Tamatsukurionsen armées de nos seules serviettes ! Arrivées à bon port, les lieux étaient plus luxuriants de verdure encore que la ville de Matsue et tout aussi enchenteurs !  Dommage que le temps ait été gris...


 Tamatsukuri

Un magatama de pierre entreposé sur un piédestal décorait les lieux. Nous avons ensuite longé une route bordée de cerisiers aux pieds desquels s'était formée une voie d'eau et où nous avons pu apercevoir divers animaux.


 Carpes


 Feuilles de ...?


Nous avons déambulé un petit moment ponts après ponts en croisant quelques curiosités architecturales avant d'atteindre le bâtiment du rotenburo (du nom de yu-yu onsen). Nous sommes d'ailleurs descendues au dernier étage (ce qui est plutôt insolite pour une source d'eau thermale, comme nous l'a fait si bien remarqué Nezumi-sempai).

La nuit tombe vite !


 
...

Et une fois le billet payé, nous ne pouvions plus reculer devant la nudité : nous nous sommes donc rencontrées pour la première fois toutes les trois dans notre plus simple appareil ! Honnêtement, ça ne m'a pas plus choquée ni gênée que ça, mais peut être que mes années d'études à faire du nu artistique m'a immunisée contre la honte. Peut être aussi que de voir tous ces corps si imparfaits vous rassure sur votre physiologie (vous me direz, myope comme je suis, je ne voyais pas grand-chose). Ou encore, que la nudité n'est gênante qu'en fonction du regard que l'on vous porte.


rotenburo de yu-yu onsen

Quoiqu'il en soit, j'en suis sortie vivante et sans traumatisme de cette expérience. Et heureusement ! Car la suite du voyage fut réellement délicieuse : les bains étaient aussi chauds que rêvés ! La température était tout à fait à mon goût : suffisamment chaude pour vous détendre et faire ralentir les battements de votre cœur, sensation exquise à souhait ! Qui plus est, les chutes d'eau vous procuraient des massages agréables et la qualité du liquide était telle qu'il améliorait le touché de votre peau !

Quelques règles sont à savoir cependant concernant les bains à la japonaise : 
- Si vous êtes tatoué(e), on peut vous refuser l'accès de l'établissement (pour se prémunir contre la présence de yakuza dans les bains publiques, on refuse l'intrusion de toute personne portant un tatouage).
- Avant d'accéder aux sources, il faut vous laver au moyen de douches assises sur des petits tabourets.
- Il est mal vu de nager dans la source,.
- Il est également mal vu de troubler la tranquillité des lieux par bavardages trop ou éclaboussures.
- Si vous sentez vos forces vous quitter, sortez du bain car la chaleur de l'eau déshydrate le corps
- Buvez de l'eau en sortant

Nous avons bien profité de la source chaude en papotant longuement entre filles (j'avais le net sentiment d'être au cœur du Bain turc d'Ingres) avant de reprendre lentement le chemin du retour, puis plus rapidement ne voulant pas louper notre train...que nous avons tout de même manqué. Nous avons pris le train suivant. Mais la soirée n'était pas encore terminée !

Le festival de l'université

Nous avons marché jusque l'université afin de retrouver Nezumi-sempai que nous avons facilement repérée de loin. (外人ですから!) De là, nous avons fait le tour des stands du festival qui étaient essentiellement des stands vendant de la nourriture (pour des stands culturels, ils ne sont pas très vendeurs). Nous avons aussi entendu quelques groupes de musiciens se produisant sur des scènes en extérieur...mais la qualité n'était pas au rendez-vous.



Stand de nourriture


Scène de fête


Exposantes en habits de fête



Quelques lycéennes se fondent parmi les étudiants

Quoiqu'il en soit, pas mal de personnes s'étaient déguisées et cosplayées pour l'occasion. Nous avons vu un Tanuki, une Blanche-Neige, une Elsa de la Reine des neiges, un Mr Jack, une carte d'Alice au pays des merveilles ou encore d'autres personnages. Mais la majorité des costumes que vêtaient les japonaises étaient des robes chinoises (j'imagine afin d'attirer la clientèle) et nombre de garçon s'étaient également travestis... ce qui n'était pas pour améliorer leurs physiques pour la plupart déjà ingrats (de mon point de vue).

Blanche Neige et Elsa

 
 Japonaises en robe chinoise
pour attirer (aguicher ?) les clients...

Quelques rares stands de jeux séduisaient les enfants japonais et animaient les lieux. Mais globalement, cette fête ne cassait pas trois pattes à un canard...


Stand de jeu

Nous avons été fascinées pourtant de voir au milieu de la foule, un japonais au goût vestimentaire excentrique (tignasse blonde et veste léopard empestant le parfum à deux mètres à la ronde). Sa vue nous a fait bien rire Emy-chan et moi jusqu'à ce que l'on reprennent de plus belle en sachant qu'il s'agissait d'une connaissance de notre Nezumi-sempai. Ce jeune homme était en effet serveur dans un bar pas cher que notre sempai fréquentait à l'occasion...Preuve en photo.


Yuuta, serveur kitch du sain-bar et ami de Nezumi-senpai


Ne voyant pas de raisons de nous attarder plus longtemps à la petite fête, nous avons pris la direction de l'onsen de Tamatsukuri !

Le tour de ménage - partie douche

Aujourd'hui, levée à 12h (j'ai eu une succession de communication avec la France jusque 6h du matin - ce qui est une excellente excuse !). Et aujourd'hui, Nezumi-sempai a relancé l'idée d'aller se prélasser dans un onsen (précisément dans un rotenburo - source chaude en extérieur) après avoir fait un saut au festival de l'université (le rendez-vous étant fixé à 15h20 à la faculté). Absolument emballée par ce programme, j'ai vite déchanté en apercevant la pancarte indiquant mon tour de ménage. Qui plus est concernant les douches...

Je me suis attelée à la tâche et j'en ai eu la nausée tellement les lieux étaient infectes. Je gagerais que les deux cabines n'avaient pas été nettoyées depuis au moins un mois. J'ai pu apercevoir des cadavres d'insectes depuis longtemps desséchés (comme de par hasard dans celle que je n'utilise pas), une montagne de cheveux et de poils pubiens dans la bonde, des tâches noires suspectes, et de la crasse bien accumulée au sol. (Quant à l'état de la cuisine, il ne vaut pas mieux - mais ceci sera l'affaire de Lincoln pour le moment...mon acolyte de ménage pour ce tour). Vous comprendrez donc mon dégoût de l'usage des salles communes.

J'ai eu beau frotter, récurer, balayer de jet d'eau la pièce, j'ai eu du mal à rétablir un semblant de propreté dans les douches et ce dans les temps qui m'ont été impartis. Mais j'avoue être plutôt satisfaite du résultat, quand bien même il n'était pas parfait.

Je devais ensuite balayer l'allée qui mène aux chambres et elle était tellement recouverte de poussière et de toile d'araignées qu'une fois les moutons rassemblés, le petit tas formé possédait la taille d'un petit ballon de foot. J'ai usé de l'aspirateur pour en venir à bout, mais il avala le tout difficilement. True story.

Une fois tout cela terminé, j'avais une demi-heure pour me préparer (juste assez de temps pour cuisiner des gyozas pour mon midi) avant de rejoindre Emy-chan et partir à l'aventure.