Flux temporel

vendredi 1 août 2014

Le permis de conduire

12 : 00
C'est aujourd'hui l'examen Fatal Final 3 !
(Je précise fatal : car c'est l'examen qui me donne le plus de fil à retordre du fait de mon stress intense (je fais même une cure de médocs à ce sujet), final : car demain est le jour de l'expiration de mon code et 3 : car il s'agit déjà de ma troisième tentative...les deux premières fois ayant échoué l'une fois : parce que je m'étais garée trop près d'une voiture - ce qui est rageant soit dit en passant, tandis que la fois suivante : lorsque que j'ai souhaité m'arrêter à l'orange et que ma distance d'arrêt ne le permettait pas, je me suis trouvée au milieu d'un carrefour, ce qui est plus compréhensible...)

Si je ne poste pas rapidement de message de joie, vous comprendrez que j'aurai envie de moisir enroulée sous ma couette dans une profonde pénombre au fin fond de mon lit à ruminer mon incompétence une nouvelle fois.

PS : ne m'appelez SURTOUT PAS aujourd'hui !


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15 : 00
Voilà, j'ai passé l'examen.
Il faut dire que cela a été assez épique car j'ai failli le manquer : accompagnée par ma sœur, nous papotions gaiement (étant parties une heure à l'avance). Mais, horreur ! elle s'était rendue compte (et heureusement assez rapidement) de notre étourderie : nous avions pris le RER dans le mauvais sens. MAIS POURQUOI TANT DE HAINE?!!! pensais-je.

Bref, retour en sens inverse à la station de départ, sauf que le train ne desservait plus la station de mon lieu d'examen. (Il fallait attendre 30 min pour ça - ce qui aurait été trop tard).

Grosse Panique. Changement d'itinéraire établi assez rapidement grâce à mon frangin que j'avais en ligne (dieu merci les téléphones portables existent !) qui prévoyait la prise de 2 bus (ouf !). Je prévins au passage mon moniteur de mon retard possible qui m'a réellement rassurée en me disant que j'avais jusqu'à 14h pour arriver (je n'étais pas la seule élève à passer : nous étions deux).

Sauf qu'à la correspondance, le second bus se faisait désirer pour la modique attente de 14 minutes. On décida de faire le reste du chemin à pied. Sous un soleil de plomb. J'avais soif.

J'avais pris une bouteille d'eau en prévision. Malheureusement, loin de me désaltérer, ça ne fit qu’accroître la pression que j'avais. Nous avons plusieurs fois demandé notre chemin. Nous étions en bonne voie et nous sommes arrivées pile à l'heure !

ça peut sembler étrange, mais du coup mon stress a été évacué d'un coup ! L'autre élève est passé le premier, ce qui m'a laissé le temps d'aller dans les bureaux des environs demander la permission d'emprunter les toilettes.

J'attendis donc dans les meilleurs conditions possibles mon tour. Mais au bout de 15 min, je sentis mon stress regagner du terrain. La pire torture, c'est l'attente. Je fus soulagée tout de même de voir la voiture revenir le moment venu, même si je n'ai pas été appelée tout de suite (le temps que l'examinatrice délibère).

En voiture, je me suis installée dans les règles de l'art en vérifiant bien que tous le monde soit bien en sécurité. Mais, lorsque j'ai commencé l'épreuve, j'ai bien cru avoir été éliminée dès le départ car l'examinatrice m'avais touché le bras pour rectifier ma destination. Serait-ce encore une fameuse "intervention" avec un grand "I" ?!!! J'ai essayé de chasser cette idée rapidement et j'ai continué sans trop y croire, mais avec un soupçon d'espoir au fond de moi quand même. J'ai essayé de faire le parcours du mieux que je pouvais malgré les remarques et la peur de l'élimination. J'eus le temps de me poser tout plein de questions existentielles dans ma tête concernant justement celles qu'on allait me poser...J’espérais n'avoir pas fait de grosses bêtises et d'avoir répondu correctement...

Les seules bonnes nouvelles c'était qu'il n'y avait pas beaucoup de circulation bien que l'on soit en région parisienne et qu'il faisait beau temps (trop beau même, ma gorge était sèche et ma salive n'y remédiait pas du tout).

J'ai fini mon parcours entre deux voitures d'examen (je me suis même demandé sur l'instant s'il fallait faire un créneaux ou rentrer directement entre les deux puisque la distance le permettait. J'ai choisi la 2e option - cela requérait moins d'efforts - en freinant un peu brutalement. Mais peut être le fait que les freins soient mal huilésn y était pour quelque chose?

J'ai rejoins ma sœur en ressassant dans ma tête mon parcours qui s'était déroulé sans trop d’encombres hormis "l'intervention de l'examinatrice" au début de l'épreuve. C'est pourquoi je conservait une mine sombre, me refusant trop d'espoir.

L'autre élève qui passait avec moi - du nom de Nasser - eut la gentillesse d'acheter à boire pour ma sœur et moi. Je pris la bouteille d'eau que ma sœur avait déjà entamée, lorsque mon moniteur revint pour nous souhaiter à Nasser et moi un au revoir de circonstance. Ma sœur eut la bonne idée de lui tirer les vers du nez lorsqu'il me dit les mots magiques " C'est bon. Pour les deux.". 

S'ensuivit une danse de la joie et un air béat qui dura toute la journée !!!

Lorsque j'ai demandé des précisions sur le coup que m'avais donné l'examinatrice, il m'a dit que c'était juste une rectification de trajectoire et que rien de dangereux n'était arrivé. De ce fait, tout s'était bien passé ! Par ailleurs il avait réussi à jeter un coup d'œil aux deux feuilles d'examen qui avaient toutes deux obtenues une réponse favorable !

YESSS !!! YESSS !!! et trois fois YESSS !!!

J'ai ENFIN eu cette saleté de permis qui coûte la peau de trois fesses (une des nombreuses expressions bien pensées d'une de mes charmante connaissances)  - sous réserve bien entendu, de vérifier les dires de mon moniteur lundi. 

Je souhaite bon courage à ceux qui ne l'ont pas encore passé !